Ikea a déjà connu moults détournements. Cette fois, c’est à l’urbex que le géant suédois est confronté grâce à un double jeu avec de références graphiques. Des photomontages qui font bien marrer mais aussi s’interroger sur les objets qui meublent notre quotidien…
L’exploration urbaine à la particularité de questionner à la fois le rapport à l’espace et au temps. Face à des lieux et des objets polis par les ans, il est difficile de ne pas voyager dans les époques passées. Urbexeur et graphiste, Dominique Hermier a choisi de confronter les objets croisés lors de ses explorations au fameux catalogue Ikea.
« En tant que graphiste et directeur de créa, faire se télescoper des univers de pop-culture et photographiques, cela crée des chocs « philoso-graphiques », qui me font rire, ou m’interrogent.
L’urbex est souvent abordée par les photographes, soit sur l’aspect esthétique et historique avec de très belles réalisations photographiques qui montrent le travail du temps et de l’abandon, soit comme support pour des mises en scène avec modèles ravissants et accessoires travaillés.
Rarement le volet social et marketing sont mis en avant, et c’est dommage, car c’est l’occasion de montrer notre société sous un angle différent, tout en posant des questions avec un autre vocabulaire graphique. J’ai voulu imaginer la fusion du marketing et de l’urbex… » – nous écrit Dominique pour expliquer sa démarche.
Détournant tous les codes d’Ikea, cette série de photomontages est évidemment émaillée d’ironie et d’humour. Si elle prête à sourire, elle questionne la pérennité de ces objets, ces meubles souvent considérés comme « prêts à jeter« . Et si justement ils traversaient des décennies pour devenir les témoins de nos habitats pour les visiteurs du futur… ?
À peine posté, ce travail « parodico-artistique » a déjà suscité de belles vagues de likes et motivé une exposition à l’occasion du Salon de la photo contemporaine.
© Dominique Hermier – Site / Facebook / Instagram